Article paru dans le journal Charente Libre du 31 août 2012.
Situé dans la commune de La Rochebeaucourt, le plateau d’Argentine abrite des trésors insoupçonnés. Une nécropole troglodyte, une église classée, une carrière.
Le paradis des randonneurs. Une surprise au bout du chemin caillouteux qui s’échappe de La Rochebeaucourt. Le plateau d’Argentine, labellisé zone Natura 2000, ne se distingue pas seulement par sa faune et sa flore. Ce causse du Périgord Vert abrite deux cluzeaux, implantés à flanc de falaise.
Ces refuges souterrains viennent d’être sécurisés par la communauté de communes de Mareuil avec l’aide du Département, de l’État et de l’association locale des Gardiens du patrimoine. Ils sont désormais accessibles gratuitement au public. Il suffit de demander la clé à la mairie de La Rochebeaucourt. Où Jean-Noël Lefranc, le premier magistrat, se mue volontiers en guide.
L’ancien journaliste agricole connaît le site comme sa poche. «Composé de deux grandes pièces, il comprend une nécropole troglodyte unique au monde. Où l’on a découvert des ossements il y a une quarantaine d’années. Malheureusement, ils ont disparu faute d’avoir été protégés» souligne l’élu, satisfait de la récente sécurisation du site.
Une sécurisation contestée par un blogueur qui parle de «saccage», mais elle a le mérite de rendre accessible ces deux grottes.
Une église et des vitraux contemporains
Les marches et le garde-corps métalliques évitent les glissades sur la pierre limée et le plongeon dans le vide. Le regard peut se concentrer sur les sarcophages et les cavités où s’entassaient les réserves de nourriture. L’intérieur est aussi mystérieux que le panorama est grandiose. La déviation de La Rochebeaucourt se faufile, minuscule, aux pieds du visiteur. À la fois lointaine et accessible d’un saut d’éléphant. Quelques mètres plus loin, en jouant les Indiana Jones, on accède à une carrière qui vaut toutes les climatisations du monde. Rafraîchissement garanti en pleine canicule. L’extraction de la pierre et la culture des champignons ont laissé place à de vastes frigos naturels.
Plus haut, c’est la chapelle d’Argentine qui arrête le visiteur. Cette église classée, rouverte depuis un an, est aussi blanche que ses vitraux sont colorés.
Le contraste entre l’enduit et le dessin contemporain ne manque pas d’audace. La restauration mérite le détour. Le monument accueille régulièrement des concerts et une messe pour la fête du 11 Novembre.
Au gré des sentiers qui sillonnent le plateau d’Argentine, on peut encore croiser des lézards verts, des alouettes et des fauvettes, entendre le chant des cigales et humer les orchidées sans craindre l’affluence.
Les adeptes du GR 36 sont moins nombreux que les amoureux du farniente chaque été à Saint-Tropez.
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